Cordes vocales

Auteur : Davis Ananouh • Examinateur : Karen Smayra
Dernière révision : 12 décembre 2024
Temps de lecture : 17 minutes

Les cordes vocales, également appelées plis vocaux, sont des lambeaux de tissu situés dans le larynx. Elles nous donnent la capacité de produire du son (phonation). Il s’agit de deux plis, un de chaque côté de la cavité laryngée. Chaque pli est composé d'un ligament vocal, d'un muscle vocal et d'une muqueuse qui le recouvre.

La vibration de ces plis en réponse à l'air voyageant à travers le larynx nous permet de parler, de chanter et de produire d'autres sons vocaux. La hauteur du son produit peut être modifiée en changeant la position et la tension des plis. Ces mouvements sont contrôlés par les articulations et les muscles du larynx.

Cet article abordera l'anatomie et les fonctions des cordes vocales.

Points clés sur les cordes vocales
Définition	Plis tissulaires faisant saillie dans la cavité du larynx
Structure	Ligament vocal, muscle vocal, revêtement des muqueuses
Fonctions	Phonation, Sphincter d'inspiration
Innervation	Nerf vague (X) : nerf laryngé récurrent, nerf laryngé supérieur

Sommaire

Anatomie générale
Structure
Articulations du larynx
Muscles du larynx
Fonctions
Innervation et vascularisation
Notes cliniques
1. Laryngite
Sources

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Anatomie générale

Les cordes vocales sont situées dans le larynx, profondément dans la partie antérieure du cou. Elles se trouvent à peu près au milieu vertical du larynx et font saillie dans sa cavité interne.

Les cordes vocales sont entourées par les cartilages laryngés, trois grands cartilages non appariés (thyroïde, cricoïde et épiglotte) et trois cartilages appariés plus petits (aryténoïde, corniculé, cunéiforme). Juste au-dessus des cordes vocales se trouve une deuxième paire de plis appelée fausses cordes vocales ou membrane vestibulaire. Ces faux plis ne jouent généralement pas de rôle dans la production du son, mais leur fonction est moins bien comprise car on pense qu'ils ont une fonction protectrice.

Les cordes vocales divisent le larynx en 3 parties. La section du larynx située au-dessus des cordes vocales est le vestibule laryngé, parfois appelé cavité supraglottique ; tandis que la section sous les plis est la cavité infraglottique. Une petite chambre centrale du larynx est située entre les plis vestibulaires et les cordes vocales.

Structure

Les cordes vocales sont des structures cunéiformes composées du ligament vocal, du muscle vocal et d'une muqueuse. Ils enjambent la cavité laryngée dans une direction antéro-postérieure et ont un long bord libre qui fait saillie dans la cavité laryngée. Dans un état détendu, un petit espace en forme de fente peut être trouvé entre les deux plis. Cette ouverture entre les deux cordes vocales s'appelle la fente de la glotte (rima glottidis).

Le ligament vocal, et sa muqueuse qui le recouvre, forme le bord libre des cordes vocales. Ce ligament est la partie la plus médiale du cône élastique (parfois appelé ligament cricovocal ou cricothyroïdien) et est composé de tissu élastique épais. Le ligament vocal s'étend à travers la cavité laryngée du cartilage thyroïdien (antérieurement) aux processus vocaux des cartilages aryténoïdes (postérieurement). L'attachement au cartilage thyroïdien est parfois appelé ligament de Broyles. Deux petites masses denses muqueuses peuvent être trouvées dans le ligament vocal. Il s'agit des maculae flavae antérieur et postérieur. Leur fonction est inconnue.

Le muscle vocal est situé immédiatement latéralement aux ligaments vocaux. Il s'étend du processus vocal du cartilage aryténoïde au ligament vocal ipsilatéral. Il a pour fonction d'affiner la tension sur le ligament vocal, en contractant ou en relâchant sélectivement la partie antérieure ou postérieure du ligament vocal pour permettre une plus large gamme de variations de hauteur et d'intensité.

Une muqueuse, constituée d'un épithélium de la muqueuse, enveloppe le ligament vocal et le muscle vocal. Cela forme un « pli » bien défini de tissu situé sur les parois gauche et droite du larynx. Les cordes vocales se rejoignent antérieurement au niveau de la commissure antérieure.

L'appareil vocal du corps humain se compose des cordes vocales, de la fente de la glotte et du pli interaryténoïdien, une continuation postérieure de la muqueuse des cordes vocales entourant la face postérieure de la fente de la glotte.

Articulations du larynx

Articulations du larynx
Articulations cricothyroïdiennes	Localisation : articulation entre le cartilage cricoïde (face postérieure, surface externe) et les cornes inférieures du cartilage thyroïdien. Action : rotation / basculement des cartilages thyroïdiens
Articulations cricoaryténoïdiennes	Localisation : articulation entre le cartilage cricoïde (face postérieure, surface supérieure) et les cartilages aryténoïdiens. Action : laisser les cartilages aryténoïdiens glisser l'un vers l'autre ou s'éloigner l'un de l'autre, s'incliner (antérieurement + postérieurement) et pivoter.
Articulations aryténocorniculées	Localisation : articulation entre la surface inférieure du cartilage corniculé et l'apex du cartilage aryténoïde (surface supérieure). Action : aucune fonction notable.

Muscles du larynx

Muscles du larynx
Muscle vocal	Attachement : Processus vocal du cartilage aryténoïde (surface latérale) au ligament vocal ipsilatéral. Parfois considéré comme une partie profonde du muscle thyro-aryténoïdien. Action : tension ou relâchement sélectif de la partie antérieure et/ou postérieure du ligament vocal.
Muscle thyroarténoïdien	Fixation : Angle des lames thyroïdiennes (face postérieure, moitié inférieure) et ligament cricothyroïdien adjacent à la surface antérolatérale de l'aryténoïde. Le muscle se trouve latéralement à la corde vocale. Action : Raccourcit et détend le ligament vocal. La rotation interne des aryténoïdes aide ainsi à se rapprocher des cordes vocales et à fermer la fente de la glotte.
Muscle cricothyroïdien	Attachement : Arc du cricocartilage (externe, aspect antérolatéral) vers la corne inférieure et le bord du cartilage thyroïdien. Action : Incline le cartilage thyroïdien, augmentant ainsi la distance entre la proéminence thyroïdienne et les cartilages aryténoïdes. Celle-ci étire (allonge) et tend les ligaments vocaux.
Muscle crico-aryténoïdien postérieur	Attachement : Face postérieure de la lame du cartilage cricoïde à l'apophyse musculaire du cartilage aryténoïde ipsilatéral. Action : Rotation externe du cartilage aryténoïde, abducte des cordes vocales et ouvre la fente de la glotte.
Muscle circoartyténoïdien latéral	Attachement : Arc du cartilage cricoïde (aspect supérieur) à l'apophyse musculaire du cartilage aryténoïde ipsilatéral. Action : Rotation interne du cartilage aryténoïde, adduit les cordes vocales et ferme la fente de la glotte. Action supplémentaire de raccourcissement et de relaxation du ligament vocal.
Muscle aryténoïdien transverse	Attachement : Face postérieure du cartilage aryténoïde (bordure latérale) au cartilage aryténoïde controlatéral. Action : Adduit les cartilages aryténoïdes et les cordes vocales, fermant la face postérieure de la fente de la glotte.
Muscles aryténoïdiens obliques	Attachement : Face postérieure du cartilage aryténoïde au cartilage aryténoïde controlatéral. Superficiel au muscle aryténoïdien transverse Action : Adduit aux cartilages aryténoïdes et aux cordes vocales, fermeture complète de la fente de la glotte formant le sphincter laryngé.
Muscle Aryepiglotticus	Attachement : Également partie aryépiglottique du muscle aryténoïdien oblique ; Continuation latérale du muscle aryténoïdien oblique. Action : Aide le muscle aryténoïdien oblique dans l'adduction des cartilages aryténoïdes et des cordes vocales, fermeture complète de la fente de la glotte formant le sphincter laryngé.
Muscle thyro-épiglottique	Attachement : Également partie thyro-épiglottique du muscle thyro-aryténoïdien ; continuation du muscle aryépiglotte dans le pli aryépiglottique. Angle du cartilage thyroïdien et du ligament cricothyroïdien adjacent au cartilage aryténoïde (surface antérolatérale). Action : Déprime l'épiglotte

Fonctions

Les cordes vocales ont deux fonctions principales ; phonation et agissant comme un sphincter inspiratoire. Elles sont également un composant des voies respiratoires supérieures et jouent donc un rôle dans la respiration. Ces fonctions sont obtenues par des mouvements des cordes vocales qui modifient spécifiquement la forme et la taille de la fente de la glotte, sous le contrôle des muscles intrinsèques du larynx.

Phonation

Lorsque les cordes vocales sont rapprochées les unes des autres, mais pas serrées l'une contre l'autre, l'air passant à travers la cavité laryngée pendant l'expiration fait vibrer les bords des cordes vocales et produit un son.

Les changements dans le niveau de tension dans les cordes vocales et l'effort expiratoire nous permettent de modifier la hauteur et l'intensité des sons produits.

Ouverture (abduction) et fermeture (adduction) des cordes vocales et de la fente de la glotte

Pendant l'adduction, les cartilages aryténoïdes tournent dans le sens des aiguilles d'une montre, de sorte que les processus vocaux se rapprochent (muscles crico-aryténoïdiens latéraux). Les cartilages aryténoïdes glissent également médialement (muscles aryténoïdiens transverses et obliques). Ces deux actions rapprochent les ligaments vocaux, ce qui permet de faire vibrer les plis lorsque l'air passe à travers la fente de la glotte. Si la même action se produit, mais sans activation des muscles aryténoïdiens transverses, un petit espace persiste entre les plis, ce qui permet de produire une intensité sonore plus faible, connue sous le nom de chuchotement. Dans l'abduction (muscles crico-aryténoïdiens postérieurs), les mouvements opposés se produisent et aucune phonation ne se produit.

Tension et relâchement des cordes vocales

En inclinant le cartilage thyroïdien et en augmentant la distance entre la proéminence thyroïdienne et les cartilages aryténoïdes, les muscles cricothyroïdiens agissent pour resserrer les ligaments vocaux. Cette tension se traduit par une augmentation de la hauteur du son produit. À l'inverse des tenseurs, les muscles qui détendent les ligaments vocaux vont abaisser le ton de la voix. La relaxation est obtenue par les muscles thyro-aryténoïdes tirant les cartilages aryténoïdes vers l'avant, diminuant la distance entre les cartilages aryténoïdes et thyroïdiens. Le muscle vocal agit pour ajuster finement la tension du ligament vocal. Cette action nous permet de produire des changements très contrôlés dans la hauteur de la voix, comme cela se produit pendant le chant.

Action du sphincter inspiratoire des cordes vocales

Les cordes vocales fonctionnent également comme un sphincter, pour empêcher l'inhalation de liquide ou de particules par l'air inférieur, les voies respiratoires et dans les poumons. Dans ce cas, tous les muscles intrinsèques du larynx se contractent par réflexe, les cordes vocales sont étroitement adduites et les cartilages aryténoïdes sont rapprochés de l'épiglotte. Ces actions se produisent en plus de la fermeture du larynx par l'épiglotte.

Respiration

Lors d'une respiration régulière, les cordes vocales et la fente de la glotte sont détendues et ouvertes, ce qui permet à l'air de circuler à travers la cavité laryngée et dans les voies respiratoires inférieures. Si une inspiration forcée est nécessaire, la fente de la glotte est activement élargie. L'inspiration forcée est obtenue en abductant complètement les cordes vocales.

Effort de clôture

L’effort de clôture se produit lorsque nous augmentons activement la pression intra-abdominale en retenant l'air inhalé dans la cavité thoracique, par exemple pendant la toux, la défécation ou le levage de charges lourdes. Ceci est réalisé par la fermeture complète de la fente de la glotte, ainsi que du larynx inférieur.

Innervation et vascularisation

L’innervation sensitive et motrice du larynx, des cordes vocales et de leur musculature de contrôle est assurée par les branches du nerf vague (X).

Le nerf laryngé récurrent innerve les muscles intrinsèques du larynx, à l'exception du muscle cricothyroïdien qui est innervé par le nerf laryngé supérieur (rameau externe). L'innervation sensitive se fait par la branche interne du nerf laryngé supérieur (partie supérieure du larynx) et le nerf laryngé récurrent (moitié inférieure du larynx).

L'apport sanguin aux cordes vocales et au larynx se fait par les artères laryngées, à savoir l'artère laryngée supérieure, l'artère cricothyroïdienne et l'artère laryngée inférieure. Les artères laryngées sont accompagnées par les veines laryngées.

Si vous souhaitez approfondir vos connaissances, consultez l'unité d'étude suivante sur le larynx :

Répondez au quiz suivant et commencez à apprendre l'anatomie des cordes vocales.

Notes cliniques

Laryngite

La laryngite est une inflammation des cordes vocales et du larynx qui se manifeste par une altération des vibrations et du mouvement des cordes vocales. On distingue deux grands types de laryngites à savoir: la laryngite aiguë et la laryngite chronique. La laryngite aiguë est de courte durée et touche le plus souvent les enfants. La laryngite chronique, quant à elle, touche plutôt les adultes et ses symptômes vont au-delà de trois semaines.

En ce qui concerne les causes de la laryngite, la laryngite aiguë est généralement causée par une infection virale ou bactérienne dans le cas de la laryngite aiguë. La laryngite chronique, quant à elle, est causée par l'exception à des produits tels que des vapeurs toxiques, l'excès d'alcool, le tabac, l'amiante ; il peut également s'agir d'une sollicitation excessive des cordes vocales ou d'une sinusite chronique.

Symptômes

Les symptômes de la laryngite tournent autour de la toux, du mal de gorge ou d'un changement dans la voix (voix rauque ou diminuée). En cas d'inflammation grave, elle peut également se manifester par de la fièvre, du mal et une difficulté à déglutir.

Traitement et diagnostic

La laryngite se diagnostique par un examen clinique via une observation des symptômes ou une fibroscopie de la partie basse de la gorge. La laryngite se traite par administration d'antibiotiques, d'antitussifs ou encore l'inhalation de vapeurs humides.

Sources

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Références :

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Kamina, P. (2006). Anatomie Clinique (4e éd., Tomes I-V). France: Editions Maloine.
Moore, K. L., Agur, A. M. R., Dalley, A. F., & Dhem, A. (2011). Anatomie médicale : Aspects fondamentaux et applications cliniques (3e éd.). Belgique: DE BOECK SUP.
Drake, R. L., Vogl, A. W., Mitchell, A., Duparc, F., & Duparc, J. (2020). Gray's Anatomie - Le Manuel pour les étudiants (4e éd.). France: Elsevier Masson.
Stevens, A., & Lowe, J. (2006). Histologie humaine (3e éd.). France: Elsevier Masson.

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Kim Bengochea, Université Regis, Denver

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